Le gars conventionnel

Refrain :
Je suis un gars conventionnel
Je suis un garçon convenable
Je ne suis pas original
Je suis ce qu’on nomme banal
J’avance comme tout un chacun
Sur le chemin du quotidien

J’ai pas beaucoup d’espoirs à vivre
Pas d’idéaux pas de bannière
Je n’ai pas l’espoir de mourir
En héros à la prochaine guerre
Je suis de ces êtres fantômes
Qui passent parfois comme un souffle
Qu’on n’entend pas qu’on ne voit pas
Mais que l’indifférence étouffe

Refrain

Chaque jour je prends le métro
Comme des millions de mes égaux
Je fais mes courses à Casino
J’ai une cafetière et un frigo
J’en veux pas à la terre entière
Je suis pas malheureux au fond
Mais je sais qu’à la prochaine guerre
C’est moi qu’on enverra au front
Car je suis un être anonyme
Et si je meurs porté aux nues
C’est que j’aurai eu l’honneur ultime
De finir soldat inconnu

Refrain

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Les pavés de la capitale

Dans l’ombre d’une place sous de vieux arbres gris
J’ai vu l’horrible face d’un monde fourmillant
Leurs yeux étaient mi-clos et cherchaient la pénombre
Car la lumière blessait leurs âmes aveugles
Se rejoignent ici les fourrures de Paris
Et d’autres masques encore s’y montraient aussi pâles
Quelques-uns vieux de vingt ans
Et d’autres vieillards de soixante dix ans
Quelques-uns abandonnés sur les pavés de la capitale

Dans l’ombre d’une place sous de vieux arbres gris
Les masques de Paris viennent faire leurs grimaces
Pourries par les années leurs faces surannées
Montrent malgré le fard qu’il est déjà trop tard
Pour la plupart de ces hommes devenus des fantômes
Qui hantent la journée les ruelles du marais
Car si l’on n’est au coeur les Vosges vous avalent
Et dans votre malheur votre visage devient pâle
Tandis qu’on vous retrouve
Abandonné sur les pavés de la capitale

Paris est un dédale où comme des insectes
Vivent hommes et femmes en des cloaques infectes
Qui fleurent l’hypocrisie et la pauvreté d’âme
La tristesse et l’ennui et des parfums infâmes
C’est la cour des miracles le carnaval des fous
Des vieilles qui se laquent des jeunes à genoux
Le théâtre de toute la misère humaine
Vous voici à Paris au devant de la scène
Prenez garde aux sourires ne croyez que la haine
Pour cinq qui respirent il y en a vingt qui saignent
Soyez sobre et sans fard évitez les regards
Un seul d’entre eux peut vous
Faire tomber dans le trou
Car c’est ainsi qu’on se retrouve
Abandonné sur les pavés de la capitale

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Médecin des âmes

Qu’importe la vie ou le temps
Si je n’ai pas d’argent
Je trouverai bien le moyen
De pas crever comme un chien
On ne laisse pas mourir ainsi les pauvres gens
Pourquoi me réserverait-on un sort différent ?
Je crois que le monde a besoin de rêver
Au point où il en est, il risque d’exploser
Justement, je suis médecin des âmes
Et mes mots savent guérir
Les plus mauvais souvenirs qui pourraient y loger

Refrain :
Ôyez braves gens, écoutez le chant
Résonnant du fond de la nuit des temps
Flottant dans le vent, on entend des rires d’enfants
Laissez le rentrer, de tous les côtés
La beauté, l’amour et la liberté
Laissez vous flotter, vers un peu d’éternité

Sous nos armures se cache un pays
Où l’on chasse au trésor tout au long de la vie
On y voit des hommes et des femmes arpentant
Les contours de la même solitude
C’est une affaire de honte et de mépris
Il n’y aurait de soleil que pour les cœurs épris
On le croit, on le voit, on en fait une loi
Et on passe à côté de soi

Refrain
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Ici et maintenant

Depuis des temps immémoriaux
L’être humain se déchaîne à combattre ses peines
Pour faire de sa vie un Paradis
S’il n’y avait pas le poids de l’âge
S’il n’y avait pas tant de mirages
Combien sont ceux qui l’ont vraiment compris ?
A force de se dire que ça ne peut pas être pire
Nos contemporains s’étirent en regardant l’avenir
Un ciel bleu pour les enfants
De l’électricité produite par le vent
Mais tout commence ici et maintenant
Car les enfants grandissent et portent en leur cerveau
Ces rêves de leurs parents où les voitures roulent à l’eau
Des bus qui respectent le chant des oiseaux
L’adéquation parfaite de la nature avec la civilisation
L’harmonie
L’harmonie nous apaise, l’harmonie nous épargne
L’harmonie nous enlève la raison d’être une arme

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Ma peau est si

Ma peau est si bronzée qu’on me jette de mon pays
Ma peau est si ambrée qu’on me renvoie loin d’ici
Ma peau est si hâlée que l’on en a détruit ma vie
Ma vie est sans papiers qu’on me jette de mon pays

Ma vie est sans papiers qu’on me renvoie loin d’ici
Ma famille est restée, je vais seul dans la vie
Ma peau est si fanée, fatiguée de subir
Ma famille est restée loin de mon souvenir

J’ai le droit de rester, j’ai le droit de partir
Je vais seul dans la vie, seul et sans souvenirs
Ma peau est si bronzée, qu’elle n’a pas d’avenir
Ma vie est sans papiers, fatiguée de subir

Ma peau est si bronzée qu’on me jette de mon pays
Ma peau est si ambrée qu’on me renvoie loin d’ici
Ma peau est si hâlée que l’on en a détruit ma vie
Ma vie est sans papiers qu’on me jette de mon pays

Ma poésie amère, fatiguée de subir
Ma guitare est ma guerre, je joue pour l’avenir
J’entends toute la misère des peuples sans sourire
Je veux chanter pour taire ceux qui les font souffrir

Je joue pour la misère, je joue pour l’avenir
J’ai le droit de me taire, j’ai le droit de partir
Ma poésie ma guerre, cessez de faire souffrir
Les gens de la misère sont pour nous l’avenir

Cessez de faire trembler le monde
Cessez de faire tomber des bombes

Cessez de faire tomber le monde
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Comme on a tant

C’est sa colère, c’est son enfer
C’est son rêve inversé
C’est sa lumière, c’est sa misère
C’est sa réalité

Refrain :
Comme on a tant ri de tes rides
Attends pour chanter
Comme on a tant ri de tes rides
Attends pour danser

C’est la vieillesse, mais sans faiblesse
C’est la maturité
C’est l’allégresse, mais sans caresses
C’est la beauté fanée

Refrain

Tu as la foi dans tes vieux bras
Et ton agilité
Tu saltimbanques et tu te vantes
De tes succès passés

Refrain

Un jour viendra, tu partiras
Fleurissant le pavé
Et tu chanteras, on t’entendra
Dans tous les vieux troquets

Comme on a tant ri de toi
Il est temps de chanter
Comme on a tant ri de toi
Il est temps de danser

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On s'entend plus

On s’entend plus chanter l’amour c’est du sang frais pour le dessert
On s’entend dire des histoires que l’on va finir en enfer
Ca fera un beau remue-ménage ça va en réveiller certains
On entendra les loups hurler comme dans le temps on aura peur

On souffrira du temps qui passe dans moins d’illusions de plastiques
Nous laverons nos mains à des sources boueuses non javelisées
On sentira grandir en nous la crainte de ne pas comprendre
Et l’on perdra cette habitude de croire que l’on comprend tout

Ca fera du travail aux croque-morts car bien peu vont le supporter
Et l’on verra tomber des corps du haut de buildings éventrés
Quand de leurs ruines se relèveront les peuples se mettront à chanter
Leur monde n’était que de papier il n’y avait rien à en tirer
Leur science une quête insensée de plaisir et d’éternité
Leur pouvoir n’était qu’illusoire
Leur argent avait trop de dents
Leur justice était une passoire pour enfermer nos dissidents
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Loin de la Terre

Je vole dans les airs et je contemple
Le monde et ses misères en dilettante
Je suis loin de la terre et je ne suis plus lourd des torpeurs qui me hantent
Je suis loin de la terre et je m’en vante

Refrain :
D’ici le monde est bien plus beau
On le voit des yeux d’un oiseau
D’ici la terre est bien plus belle
Mais on ne voit pas l’essentiel

Le monde est si petit qu’on croit à peine
Quand on le voit d’ici qu’il soit réel
Rubis bleu ballotté au gré des vents cosmiques
Rubis bleu ballotté au gré des vents cosmiques

Refrain
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